L’association VivArmor Nature, co-gestionnaire de la réserve naturelle nationale de la baie de Saint Brieuc, souhaite apporter des éléments en complément de la réflexion de Monsieur Cadec, président du conseil départemental, concernant la plage du Valais retranscrite dans la presse locale le 6 février dernier. L’association tient à rappeler que l’envasement de la plage du Légué est avant tout la conséquence de l’enrochement qui a favorisé la sédimentation de particules de vase. Les dépôts de sédiments en provenance de l’avant-port sont venus renforcer ce phénomène dans un second temps. Au fil des années et au regard de la quantité de sédiments accumulés, une partie est dispersée par les courants et se retrouve déposée dans d’autres endroits de l’estran. Ainsi que le propose le conseil scientifique et les gestionnaires de la réserve, c’est l’ensemble du système de gestion de ces sédiments qui est à réfléchir en y intégrant les effets environnementaux de la construction du 4ème quai.

Pour ce dernier projet, la loi impose de compenser les dommages écologiques par des mesures valorisant d’autres écosystèmes. La proposition de Monsieur Cadec de ré-ensabler la plage du Valais avec le banc de sable qui s’est formé au bout de la digue ne réglera en rien les problèmes en cours sur la plage. Ceci n’aura qu’une efficacité temporaire en raison des dynamiques sédimentaires du secteur. Ce qui est proposé n’est autre chose qu’une nouvelle destruction d’habitat naturel. En résumé, cela consisterait à mettre en œuvre des mesures compensatoires qui devront à terme être elle-même compensées du fait de leur impact écologique.

A propos de la prise en compte des dommages écologiques dus à des aménagements, la loi propose soit d’éviter, de réduire ou de compenser. VivArmor Nature privilégie l’évitement voire dans certains cas la réduction de dommages mais aucunement la compensation dont la mise en œuvre relève parfois de l’apprenti sorcier ignorant les équilibres naturels à la faveur de profits économiques. Cette course à la satisfaction des besoins de court terme détruit la baie. Fort heureusement la militance écologique de quelques personnes réunies en association a déjà combattu les projets les plus fous par la création de la réserve à la fin des années 90.

Des actions de diverses origines associatives sont depuis longtemps mises en œuvre pour protéger la baie de Saint-Brieuc. Toutes ces forces citoyennes vont gagner en efficacité et cohérence en travaillant au sein de nouveaux endroits d’échanges et de concertations qui restent à inventer. Il est temps que les promoteurs d’aménagement travaillent avec les citoyens plutôt que pour eux sans concertation. VivArmor Nature continuera son combat pour la protection de la Nature et dans le cas de la réserve par la co-gestion avec Saint-Brieuc Armor Agglomération pour toujours augmenter les connaissances scientifiques des équilibres naturels seuls producteur de richesses. La course au profit génère la consommation avant la conservation des ressources naturelles, ceci ne doit plus être d’actualité.

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