Communiqué de VivArmor Nature et du Groupe Mammalogique Breton

 

Vendredi 14 août, le journal Ouest France a relayé le souhait d’un particulier de détruire des blaireaux suite à des dégradations constatées dans sa pelouse. Établi aux Rosaires, il a sollicité la Fédération des chasseurs des Cotes d’Armor, qui a alors mandaté un garde-chasse pour réunir une équipe de vénerie et organiser des opérations de déterrage début septembre.

Cette méthode de destruction est parmi les plus barbares qui soient, acculant l’animal au plus profond de son terrier pour le capturer vivant à l’aide de pinces. Cette chasse, comme celle consistant à engluer des oiseaux, est dite traditionnelle et, pour ses défenseurs, se doit donc de perdurer. VivArmor Nature et le Groupe Mammalogique Breton se portent ici solidaires de l’ASPAS (Association pour la sauvegarde et la protection des animaux sauvages), qui dénonce régulièrement ces pratiques, ainsi que le recours aux destructions d’animaux sauvages sous le simple prétexte de gênes occasionnées, sans que le moindre inventaire ou suivi de population ne soit mené. Au-delà de l’éthique, ces décisions de régulation, prises suite à des observations partielles et très éloignées des fondamentaux de l’écologie, peuvent donc s’avérer tout à fait inefficaces, voire contre productives.

 

 

Dans le cas présent, VivArmor Nature et le Groupe Mammalogique Breton dénoncent en premier lieu le fondement de l’opération de déterrage envisagée. La dégradation ponctuelle d’une pelouse justifie-t-elle la destruction d’une famille de blaireaux ? Sommes-nous désormais à ce point déconnectés de la Nature pour ne plus rien tolérer ?

Les associations rappellent que, hors période de chasse, la préservation d’un espace d’agrément ne doit pas justifier l’obtention d’une dérogation administrative pour détruire des blaireaux : ces dérogations doivent rester réservées à des cas très précis et restreints (atteinte au revenu d’un agriculteur, route menaçant de s’effondrer du fait des galeries).

Quelle que soit la période, de notre point de vue d’associations naturalistes, la protection d’un espace d’agrément géré de manière très artificielle (gazon) ne saurait en aucun cas justifier de la destruction d’une espèce sauvage à la dynamique de reproduction très limitée. Il existe des solutions alternatives (grillage, répulsif) à la destruction des blaireaux et à la dégradation de tout un biotope fragile et riche, constitué par leurs galeries et les abords de celles-ci, souvent hôtes de nombreuses autres espèces animales et végétales.

L’atteinte au gazon est en fait l’illustration qu’il reste de la vie sauvage (les lombrics et leurs prédateurs les blaireaux) dans la propriété et à ses abords, et donc un cadre de vie particulièrement préservé. En dénonçant cette démarche individuelle, l’objectif n’est pas de stigmatiser les propriétaires mais de les inviter à observer ce cadre de vie dans son entièreté et à envisager une cohabitation sereine avec les espèces sauvages qui y vivent.

VivArmor Nature et le Groupe Mammalogique Breton militent ainsi pour que les comportements évoluent, pour que soit retrouvé un rapport sain entre l’Homme et l’animal permettant de vivre dans un environnement apaisé.

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