Communiqué de VivArmor Nature et CŒUR Émeraude

 

Avec le retour de la mode des fleurs séchées, l’Herbe de la pampa, espèce exotique envahissante, a plus que jamais la côte au jardin. VivArmor Nature et l’association CŒUR Émeraude, qui porte le projet de Parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Émeraude, rappellent les impacts de cette espèce invasive sur la biodiversité.

 

Faux amis

De nombreux sites et blogs de décoration font actuellement la promotion de l’Herbe de la pampa. Selon les auteurs, ses imposants plumeaux créent une ambiance naturelle au jardin, puis au salon une fois séchés et mis en vase. Certaines communications vont jusqu’à mettre en avant un rôle positif pour la biodiversité. L’erreur est classique : nous observons des animaux sur des plantes exotiques et nous en déduisons que ces végétaux sont favorables à la biodiversité. Par leurs couleurs vives, certaines fleurs exotiques peuvent attirer les pollinisateurs mais ces derniers ne sont pas forcément équipés pour collecter le nectar et le pollen de ces végétaux venus d’ailleurs. Certains insectes sont même dépendants de quelques plantes locales, voire d’une seule, pour se nourrir ou se reproduire. Certes, l’Herbe de la pampa abrite ponctuellement des invertébrés et ses plumeaux peuvent servir à la confection des nids des oiseaux mais elle ne peut pas assurer les mêmes fonctions que les végétaux indigènes, et pire, elle contribue à leur disparition.

 

Vrais problèmes

Originaire d’Amérique du Sud, l’Herbe de la pampa est qualifiée d’espèce exotique envahissante dans la plupart des pays où elle a fait son apparition. Introduites par l’Homme dans un nouveau milieu, accidentellement ou volontairement, ces espèces montrent des capacités d’adaptation étonnantes et prolifèrent en l’absence de prédateurs, de compétiteurs, de parasites ou de maladies capables de les réguler comme dans leur aire d’origine. Comment faire le poids contre ces redoutables concurrentes ? Dans le cas de l’Herbe de la pampa, chaque plumeau émet des milliers de graines que le vent dissémine à plusieurs kilomètres à la ronde. En monopolisant l’ensemble de l’eau, des nutriments et de la lumière disponibles, elle remplace rapidement les autres espèces, plus petites et moins compétitives. L’Herbe de la pampa est ainsi responsable de la régression d’espèces indigènes vulnérables et transforme littéralement les paysages et les écosystèmes colonisés. Hautement inflammable, elle accroit en outre les risques d’incendie. Malheureusement, l’Herbe de la pampa n’est qu’un exemple parmi d’autres. Les espèces exotiques envahissantes sont reconnues comme la troisième cause de l’érosion de la biodiversité mondiale, alors que bon nombre d’entre-elles sont encore massivement disséminées par l’Homme sur les territoires.

 

Non à la vente et l’échange des plantes exotiques envahissantes

Malgré les impacts sur la biodiversité, de nombreuses plantes exotiques envahissantes sont toujours autorisées à la vente. Pour faire le bon choix en magasin, il est donc important de connaitre les espèces invasives dans notre région. Vous pouvez ainsi vous appuyer sur la liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne, élaborée par le Conservatoire botanique national de Brest, qui comprend près de 130 végétaux. Pour éviter tout impair, le plus simple est encore de privilégier les espèces locales. Celles-ci présentent de nombreux avantages : elles sont les meilleures alliées de la faune locale, elles s’intègrent parfaitement dans le paysage, elles sont plus résistantes aux maladies, elles ne nécessitent ni arrosage, ni apport d’engrais, ni traitement.

 

Une déco « nature » qui respecte la Nature

En intérieur également, nos choix en matière de végétaux peuvent impacter la biodiversité. Actuellement très prisés en décoration, les bouquets et couronnes de fleurs séchées peuvent être constitués d’espèces menacées voire protégées. D’autres espèces sont communes mais prélevées dans des habitats sensibles au piétinement, comme les dunes, et en pleine saison de nidification. Il convient donc de se renseigner sur la provenance et le mode de récolte des fleurs avant de passer commande. Pour les confections « maison », il est conseillé de bien se renseigner sur le statut de protection et de menace des espèces, de cueillir en bord de chemin pour être sur de ne piétiner aucun nid et en dehors de tout espace naturel protégé, où la cueillette est de fait interdite. Et avant de cueillir, posons-nous la question : ces belles fleurs seront-elles plus utiles dans leur milieu ou dans notre salon ?

 

Contacts presse :

 

 

Share This