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Dominique MELEC et Dominique AMELOT, membres du Réseau des naturalistes costarmoricains, partagent leurs observations de Thécla de l’orme, une espèce rarement contactée dans la région. Un grand merci à Dominique AMELOT pour la rédaction de cette actualité naturaliste :

 

Le sens aigu de l’observation de Dominique MELEC, naturaliste bien connu de la région dinannaise, a permis de déceler cette espèce discrète. Le 10 juillet, alors qu’il observait les Théclas du chêne qui virevoltaient à proximité de son domicile sur les frondaisons des haies bocagères, un individu nettement plus foncé était remarqué. A environ 10 mètres de hauteur, c’est grâce à la longue vue que le spécimen a été observé. Dans le doute, au regard des très faibles contacts de Thécla de l’orme connus sur la région, Dominique m’a fait part de sa potentielle découverte. Pris au jeu, il a régulièrement renouvelé les observations en fin d’après-midi après sa journée de travail. La Thécla se tenait toujours dans le même secteur, à proximité d’ormes d’une dizaine de mètres de hauteur mais régulièrement posée sur les feuilles sommitales d’un noyer de hauteur similaire. Une semaine plus tard, j’ai pu me rendre sur la station et après quelques dizaines de minutes de recherche, nous avons effectivement décelé le vol rapide d’un petit papillon brun au sommet du bosquet. Après quelques recherches, la mise au point est effectuée sur une feuille de noyer sur laquelle trône la Thécla. Brun et non grisé comme la Thécla du chêne, le revers des ailes laisse voir une large bande orange, ponctuée d’une ocelle bleutée caractéristique à la base des petites queues et surlignée par le W blanc propre à l’espèce.

Le site d’observation situé sur la commune de Languenan est particulièrement préservé. De nombreux bosquets et linéaires bocagers, riches en ormes de différentes tailles, excepté les arbres anciens décimés par la graphiose dans les années 70, se développent. Bien que la Thécla n’ait pas été observée en phase de butinage, une grande diversité de plantes nectarifères indigènes est présente. L’observation régulière sur plusieurs jours témoigne de l’implantation établie de l’espèce sur la station. Il convient de souligner que la concentration de grands ormes était connue il y a 70/80 ans, et constituait même un repère géographique visible à plusieurs kilomètres à la ronde. De là à affirmer que la Thécla de l’orme y était déjà présente, je ne m’avancerai pas.

Cette découverte démontre cependant qu’avec un peu de patience et une part de chance, de bonnes surprises sont encore possibles. Une attention particulière mérite d’être portée sur les stations potentiellement favorables (peuplements d’ormes, même de petite taille et de surface réduite) afin d’appréhender plus précisément la répartition de cette Lycène.

Dominique AMELOT

 

La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

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