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En France, il est possible de solliciter des dérogations à l’interdiction de destruction des espèces protégées. Certaines espèces protégées sont ainsi visées par des arrêtés ministériels fixant les quotas départementaux dans les limites desquelles des dérogations à l’interdiction de destruction peuvent être accordées par les Préfets. C’est le cas de la sous-espèce de Grand Cormoran Phalacrocorax carbo sinensis : un arrêté ministériel de 2019 limite le nombre d’individus que la Préfecture des Côtes d’Armor peut autoriser à détruire, pour la période 2019-2022, à 40 oiseaux par année.

Cet arrêté ministériel avait reçu un avis défavorable à l’unanimité de la part du Conseil national de la protection de la Nature (CNPN).

La Fédération départementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FDPPMA) des Côtes d’Armor sollicite aujourd’hui une dérogation pour détruire 40 Grands Cormorans sur trois plans d’eau. La demande fait actuellement l’objet d’une consultation publique, ouverte du 20 décembre 2021 au 21 janvier 2022 sur le site de la Préfecture des Côtes d’Armor.

VivArmor Nature s’oppose à cette demande et vous invite à participer à la consultation publique en cours.

Notre position s’appuie sur les points suivants :

  • Il n’est pas possible de distinguer à distance la sous-espèce Phalacrocorax carbo carbo, menacée à l’échelle régionale et pour laquelle la Bretagne porte une responsabilité biologique régionale très élevée, de la sous-espèce Phalacrocorax carbo sinensis, la seule pouvant faire l’objet d’une dérogation à l’interdiction de destruction.
  • L’efficacité des régulations locales d’espèces prédatrices n’a, à ce jour, pas été démontrée.
  • La demande de régulation s’appuie sur des chiffres issus de comptages dont nous ne connaissons pas les protocoles.
  • La pêche de loisir est une activité se déroulant dans la Nature et la prédation est une composante de l’équilibre des écosystèmes. Dans un écosystème à l’équilibre, c’est bien la quantité de proies qui détermine le nombre de prédateurs. La recherche de protection des habitats naturels des poissons devrait prendre en compte les notions d’équilibre des réseaux trophiques, plutôt que de réaliser des « empoissonnements » importants avec des espèces faciles à capturer par des prédateurs opportunistes tels que les Grands Cormorans.

Voir la contribution de VivArmor Nature adressée au Préfet.

Voir la contribution du Groupe d’Études Ornithologiques des Côtes d’Armor adressée au Préfet.

Voir l’avis défavorable du CNPN sur l’arrêté ministériel de 2019.

 

Participer à la consultation publique

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