Le 12 octobre dernier, les équipes de Saint-Brieuc Armor Agglomération sont venus réalisés la coupe automnale des espaces verts de KERAÏA à Ploufragan. Retour sur l’opération :

Dès leur arrivée en 2018, les trois associations, VivArmor Nature, Le Groupe Mammalogique Breton et le Groupe d’études ornithologiques des Côtes d’Armor, ainsi que l’Agence de l’eau, déjà présente sur le site, se sont rapprochées du service de Saint-Brieuc Armor Agglomération en charge de l’entretien des extérieurs de l’espace KERAÏA à Ploufragan. Jusqu’à présent, l’ensemble des pelouses du site faisait l’objet d’une tonte régulière à l’aide d’une tondeuse auto-portée ramassant directement les résidus de coupe. A partir de 2019, il a été convenu qu’environ la moitié des pelouses ne fasse plus l’objet que d’une fauche tardive par an, vers le mois d’octobre dans notre cas.

Avant l’été, les associations ont réuni les agents et les élus de Saint-Brieuc Armor Agglomération pour faire le bilan de l’expérimentation de gestion différenciée. Aux espaces ras et ternes, ont succédé des prairies fleuries où trente-trois espaces de plantes ont pu être répertoriées. Ce qui est le plus frappant lorsque l’on se déplace entre les deux types d’espace, c’est le contraste sonore. A partir de la fin du printemps et tout au long de l’été, les sauterelles et criquets s’en donnent à cœur joie dans les grandes herbes, tandis que leurs interventions demeurent sporadiques dans les espaces tondus.

Afin de réaliser une fauche digne de ce nom, il faut utiliser le matériel adapté. Celui-ci doit couper la plante sans la broyer. De fait, à défaut de pouvoir utiliser le matériel adéquat pour une fauche à proprement parlé, la coupe est encore réalisée avec une tondeuse auto-portée au sein de cet espace. De l’avis même des techniciens de l’agglomération, ce matériel n’est pas adapté et rend difficile l’export de la matière. Or, il est conseillé de ramasser et d’exporter les végétaux coupés afin d’éviter un enrichissement du sol. Beaucoup d’espèces à fleurs se développent en effet sur les sols pauvres en nutriments. Pauvre en nutriments mais riche en espèces, c’est la devise de la fauche avec exportation !

Cette année, deux bénévoles de VivArmor Nature sont venus prêter main forte pour cette opération d’export. Une bonne matinée de travail aura été nécessaire pour ramasser l’ensemble des résidus de coupe des 1800 m² de prairie. Cela tend à montrer deux choses. Tout d’abord, que ce n’est pas un travail impossible et d’autre part que l’utilisation de matériels adaptés (barre de coupe et faneuse-andaineuse) permettrait d’accroître l’efficacité de la démarche, voire de la généraliser ?

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