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Fin novembre, des chercheurs de l’Université du Danemark du Sud ont révélé les étonnantes prouesses vocales des chauves-souris dans le journal « Plos Biology ».

Les chauves-souris pratiquant l’écholocation produisent des signaux vocaux très divers qui couvrent une gamme de fréquences impressionnante, allant de 1 à 120 kHz, soit 7 octaves ! Cette formidable gamme vocale est sans équivalent chez les mammifères et les auteurs de cette étude pensent qu’elle est notamment due à des membranes spécialisées du larynx, situées au-dessus des cordes vocales.

En visionnant des vidéos en vitesse accélérée de ces membranes prélevées chez le Murin de Daubenton et mises en mouvement in vitro, les chercheurs ont fourni la preuve que les membranes génèrent des vibrations produisant des sons de 10 à 95 kHz. Les auteurs avancent que la plupart des adaptations laryngées chez les chauves-souris pratiquant l’écholocation résultent de la sélection naturelle pour produire des signaux d’écholocation rapides et à haute fréquence afin d’attraper des proies en mouvement.

De plus, ils montrent que les chauves-souris ont étendu leur gamme vocale dans les graves -comme dans les grognements de death metal-, en recrutant cette fois leurs plis ventriculaires qui vibrent à des fréquences nettement inférieures (de 1 à 5 kHz), afin de produire des cris sociaux. Les scientifiques émettent l’hypothèse que les chauves-souris produisent des sons aussi graves pour les distinguer des ultrasons qu’elles émettent pour localiser leurs proies et se repérer dans l’espace.

Les différentes pressions de sélection pour l’écholocation et la communication sociale ont facilité l’évolution de structures laryngées distinctes qui, ensemble, ont considérablement élargi la gamme vocale des chauves-souris.

 

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