© M. Hardegen

Chaque année depuis 25 ans, le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) réalise un suivi de la Fritillaire pintade, une plante rarissime en Bretagne. Le 24 mars, bénévoles et salariés du CBNB, du Département des Côtes d’Armor, de VivArmor Nature et de Lamballe Terre et Mer ont participé à ce recensement régional sur l’unique station connue en Côtes-d’Armor, située à Coëtmieux.

Fritillaire pintade à Coëtmieux © B. Gouézigoux

La Fritillaire pintade est une plante vivace, appartenant à la famille des Liliacées. Elle se reconnaît à sa fleur caractéristique en cloche, composée de carreaux pourpres et blanchâtres disposés en damier. Elle se développe habituellement sur des prairies inondables le long de vallées alluviales. Sa présence sur cette parcelle agricole qui ne présente pas une humidité significative (présence de quelques résurgences simplement) et qui ne se situe pas dans un contexte alluvial est donc étonnante. Les raisons de sa présence sur ce site restent inconnues.

La parcelle en question appartient à un agriculteur qui s’engage, à travers une convention de gestion annuelle avec le Département des Côtes d’Armor, à respecter le cycle de vie de la plante en retardant la fauche (fin juin), et à ne pas amender le sol. En effet, la Fritillaire pintade apprécie les sols moyennement riches en nutriments.

Le recensement consiste à compter le nombre de pieds par maille de 8m x 8m et à caractériser leur stade de développement. Nouveauté cette année, tous les pieds ont été géolocalisés à l’aide d’un GPS haute précision.

Les résultats du suivi 2023 sont les suivants : 74 pieds en fleurs et 36 en feuilles ou possédant une tige sectionnée.

Malheureusement, d’année en année, le nombre de pieds régresse (130 pieds en 2021, 127 pieds en 2022). Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette régression : changements climatiques, cueillette (des prélèvements ont été constatés), contexte paysager peu favorable (parcelle entourée de cultures en agriculture intensive)… Le suivi montre par ailleurs que la phénologie de l’espèce tend à évoluer : sa floraison semble avoir lieu légèrement plus tôt dans l’année.

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