© Canva

Facile à reconnaitre

L’Huîtrier pie appartient au groupe des limicoles, ces petits échassiers qui nichent à même le sol et qui capturent des invertébrés sur ou dans le substrat. Parmi les nombreuses espèces de ce groupe, l’Huîtrier se reconnait aisément à son bec long, droit et rouge, son plumage noir et blanc et ses pattes rose. Strictement littoral en France, il fréquente les côtes rocheuses et sablovaseuses.

 

Un nom trompeur

Malgré son nom, l’Huîtrier pie ne se nourrit pas d’huîtres dont la coquille est souvent trop dure et difficile à ouvrir. Sur nos côtes, il consomme principalement des bivalves comme les moules et les coques, qu’il ouvre avec une grande habilité, soit en martelant la coquille avec son bec soit en écartant les valves et en sectionnant le muscle qui les relie.

 

Un long apprentissage

Chez la plupart des limicoles, les poussins sont capables de se nourrir seuls quelques heures après l’éclosion. Chez l’Huîtrier, les parents nourrissent les petits jusqu’à leur envol et parfois bien plus longtemps. A 5 ou 6 semaines, les jeunes sont capables de capturer des invertébrés mais il leur faudra jusqu’à 12 mois pour apprendre à ouvrir les coquillages, selon la technique transmise au sein du groupe familial.

 

Pas le droit à l’erreur

Chez beaucoup de limicoles, les individus sont capables d’effectuer des pontes de remplacement en cas d’échec. Sauf exception, l’Huîtrier pie ne produit qu’une ponte par an, de 3 œufs le plus souvent, déposée dans une cuvette sommaire et couvée pendant 4 semaines. Les couples sont généralement unis pour la vie.

 

Une grande sensibilité

Comme tous les oiseaux littoraux nichant au sol, l’Huîtrier risque de voir ses œufs écrasés par les nombreux promeneurs qui fréquentent les plages et îlots à la belle saison. Il est aussi particulièrement sensible au dérangement : à l’approche d’un prédateur ou d’un humain, il quitte le nid très facilement, en poussant des cris puissants, et met du temps à se remettre en place. Soyons attentifs aux panneaux d’information mais aussi aux signaux d’alerte de cet oiseau fragile.

 

Et en Côtes d’Armor ?

L’espèce est commune tout au long de l’année sur l’ensemble du littoral. En revanche, les couples reproducteurs se concentrent sur les îlots de l’ouest du département, notamment du Trégor-Goëlo (150 des 200 couples recensés en 2020). Avec des effectifs moyens d’environ 3 000 individus, la baie de Saint-Brieuc est l’un des principaux sites français pour l’accueil des huîtriers-pies durant l’hiver.

 

N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.

Plus d’informations sur les oiseaux.

 

La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

Share This