© Pierre-Alexis Rault
Ouvrons l’œil
Avec le retour de la douceur et l’humidité, les crapauds, grenouilles, tritons et autres amphibiens vont entamer leur migration. Leur mode de vie biphasique les oblige à se déplacer de leur lieu d’hibernation (bois, haies, fourrés, …) vers les zones de reproduction (mares et zones humides). Cette phase de migration prénuptiale est souvent la plus spectaculaire car pour certaines espèces, comme le Crapaud épineux, elle est concentrée dans le temps : tous les individus cherchent à rejoindre le site de reproduction au même moment. Pour y parvenir, ils sont obligés de franchir les obstacles qui se dressent devant eux. Les routes qui traversent leur chemin les amènent notamment à prendre de gros risques. Les amphibiens sont les vertébrés les plus touchés par les écrasements routiers, avec de 60 % à 90 % des cadavres récoltés1 . En France, cela représente 25 à 50 millions d’amphibiens tués chaque année selon une étude du CEREMA (2019). Les espèces les plus touchées sont généralement la Salamandre tachetée et le Crapaud épineux.
Solutions
Certains dispositifs et méthodes existent pour permettre le déplacement en toute sécurité des amphibiens tels que des passages à faune (crapauducs), des barrières provisoires ou encore la mise en place du ramassage des amphibiens à l’aide de barrières pièges (crapaudrômes). Dans de rares cas, les routes peuvent être fermées temporairement le temps de la migration. Chaque cas est unique et doit être étudié au préalable.
A vous de jouer
Vos observations permettront de connaitre les tronçons de route les plus impactants sur le chemin des amphibiens. Alors, n’hésitez plus à nous transmettre vos observations en précisant bien le nom de la route, les coordonnées GPS, la date et l’espèce observée. Mais surtout pensez à lever le pied sur les routes !
Plus d’informations sur les amphibiens.
1Bilan de diverses études : Fahrig et al., 1995 ; Garriga et al., 2012, Glista et al., 2007, Gryz & Krauze, 2008