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Les trois Gravelots

Trois espèces de Gravelot sont présentes en Europe. Notre Grand Gravelot se distingue du Petit Gravelot par sa taille légèrement plus grande et son allure plus trapue, et du Gravelot à collier interrompu par son collier continu sur le cou : des noms d’espèces tout à fait appropriés ! Mais le critère le plus facile est sans doute la couleur des pattes : orange vif chez le Grand Gravelot et grisâtre chez les deux autres.

 

Sondeur de vase

Le Grand Gravelot appartient au groupe des limicoles, ces petits échassiers qui sondent le sable, la vase ou les algues à la recherche d’invertébrés. Pour capturer les Insectes, Crustacés, Mollusques ou vers qu’il affectionne, il trottine au bord de l’eau en effectuant des arrêts brusques durant lesquels il bat souvent le sol avec ses pattes et son bec pour forcer les proies à trahir leur présence.

 

Ne marchons pas sur ses œufs

A partir du mois d’avril, après une parade qui ne manque pas de panache (marche de soldat et posture couchée avec la queue en éventail) et un accouplement bref, 2 à 4 œufs sont pondus dans une cuvette très sommaire creusée par le mâle parmi les galets, sables et graviers. Ils sont ensuite couvés par les deux parents durant 3 à 4 semaines. Mouchetés pour se fondre parfaitement dans le décor et ainsi échapper aux prédateurs, les œufs sont indétectables et nous risquons de les écraser.

 

Grand comédien

Pour tromper un prédateur ou un humain, le Grand Gravelot tente de détourner l’attention : il s’éloigne discrètement des œufs ou des poussins, puis crie et simule une blessure pour attirer le prédateur vers lui et enfin décolle brusquement. On appelle cette tactique la feinte de l’aile cassée. Pendant ce temps, les poussins ont le réflexe de se tapir au sol, où ils risquent là encore d’être écrasés sous nos pas…

 

Des poussins débrouillards

Les poussins du Grand Gravelot sont nidifuges : ils fuient le nid. Contrairement aux petits de nos oiseaux des jardins qui sont incapables de se nourrir seuls et de se déplacer les premières semaines de leur vie (espèces nidicoles), les jeunes Gravelots sont capables de chasser la puce de mer en toute autonomie et de parcourir de belles distances sur la grève quelques heures seulement après la naissance !

 

L’oiseau à 10 pattes

S’ils fuient le nid très rapidement, les poussins sont tout en duvet et ne seront capables de voler qu’au bout de 3 à 4 semaines. Les parents assurent alors une protection thermique contre les éléments et physique contre les prédateurs. Pour se protéger du froid, de la pluie ou d’un soleil de plomb, les petits trouvent refuge sous les plumes des ailes et du ventre des parents. A la belle saison sur les plages à Gravelots, il est donc courant de croiser des oiseaux à 4, 6, 8 ou 10 pattes !

 

Et en Côtes d’Armor ?

S’il fréquente volontiers tout le littoral des Côtes d’Armor en hiver, le Grand Gravelot ne niche que sur quelques sites à l’ouest du département, d’avril à fin août. Les sites connus se trouvent à Penvénan (Buguélès, archipel St-Gildas), Plougrescant (Ralevy) et Pleubian (Brestan, Réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert). Mais d’autres sites sont possibles. Les œufs étant impossibles à repérer, il est important de respecter les messages de prévention sur ces espaces, et en l’absence d’indications, l’astuce est de circuler par le bas de la plage : si la mer est passée, les oiseaux n’ont pas pu nicher !

 

N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.

Plus d’informations sur les oiseaux.

 

La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

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