© Clément Gouraud

Depuis avril 2016, sous la coordination du Groupe d’Étude des Invertébrés Armoricains (GRETIA), un inventaire des Hyménoptères Formicidae est mené sur les 13 départements armoricains dans le but d’approfondir la connaissance de l’entomofaune armoricaine. Les perspectives visées sont essentiellement liées à : l’établissement de listes d’espèces par département à travers la prospection contemporaine, la valorisation des témoignages bibliographiques et des données issues des collections muséales. Le projet s’appuie sur un réseau de plusieurs partenaires comptant diverses structures de l’environnement et notamment des associations de protection de la nature. VivArmor Nature a manifesté l’intérêt de soutenir la démarche sur son territoire pour améliorer la connaissance de la myrmécofaune costarmoricaine !

Dans le cadre du partenariat avec Antarea, l’association en charge de l’inventaire national des fourmis, les échantillons générés dans le cadre de l’Enquête sur la Répartition des Fourmis Armoricaines (ERFA) seront adressés après identification à M. Galkowski (Antarea) pour alimenter la base de données nationale. Les données seront rendues publiques et consultables sur le site internet de notre partenaire : http://antarea.fr

 

Participer à l’Enquête sur la Répartition des Fourmis Armoricaines

La contribution à l’Enquête sur la Répartition des Fourmis Armoricaines s’adresse à tous (des néophytes aux naturalistes confirmés). Tout type de témoignage est recevable dans la mesure où il est vérifiable. Afin d’assurer la fiabilité des témoignages, il est préférable de collecter des individus dans la perspective d’une identification sous loupe binoculaire. En effet, les critères d’identification sont généralement peu évidents. Il est donc vivement conseillé de recourir au protocole suivant :

1 – Les échantillons sont prélevés directement sur le terrain à travers une recherche active dans les milieux favorables. Généralement, le pinceau, la pince souple ou l’aspirateur buccal sont des moyens efficaces pour prélever les fourmis. Le pot-piège de type Barber, le battage et le fauchage de la végétation, la tente Malaise ou encore les pièges lumineux sont d’autres techniques complémentaires très efficaces pour échantillonner la myrmécofaune.

2 – Il est conseillé de récolter entre cinq et dix spécimens par colonie contenant si possible des individus de différentes castes (ex : individus sexués ailés et ouvrières). Cette condition facilite la détermination et renseigne sur la phénologie des espèces dans le cas de prélèvement de sexués lors des essaimages.

3 – Les individus collectés sont conservés dans tubes hermétiques contenant de l’alcool dilué ou non.

4 – Le référencement des tubes peut se faire de trois manières :

  • Insérer dans le tube une étiquette comportant le nom de la commune et le lieu-dit du prélèvement, la date, le prénom et le nom du participant,
  • ou remplir la fiche de suivi au format papier en attribuant à chaque tube un numéro reporté dans le document (télécharger la fiche),
  • ou constituer un tableur informatique reprenant les éléments constitutifs de la fiche.

 

Organiser sa prospection

L’Enquête sur la Répartition des Fourmis Armoricaines n’a pas l’ambition de couvrir le territoire à la manière d’un atlas. Il vise principalement à dresser un état des lieux des connaissances de la myrmécofaune de chaque département.

Afin d’être le plus efficace possible, il faut donc envisager de prospecter les milieux les plus divers et les plus représentatifs à l’échelle des départements.

Pour cela, il est nécessaire de cibler des habitats naturels favorables aux fourmis :

  • Milieux littoraux : dunes et boisements dunaires, corniches pierreuses, pelouses aérohalines, landes littorales.
  • Milieux forestiers : parcelles feuillues, mixtes ou résineuses non-gérées ou à sylviculture douce, landes à bruyères.
  • Milieux humides : tourbières, marais, prairies inondables et landes humides.
  • Milieux pierreux : pierriers, falaises, anciennes carrières, dépôts de gravats, ruines bien exposées.
  • Milieux agricoles : pelouses calcaires, haies bocagères, talus et prairies permanentes.
  • Milieux très anthropisés : parcs et jardins, zones de transit de marchandises (ports), friches industrielles.

En général, les zones d’écotone sont particulièrement riches. Les lisières, les ourlets, les friches, etc. ne doivent donc pas être oubliés. Dans l’ensemble de ces milieux, il est nécessaire de chercher les micro-habitats favorables aux fourmis. Les pierres bien exposées, le bois mort trouvé sol, les vieux arbres, etc. doivent attirer l’attention des naturalistes. Les nectaires floraux des plantes à fleurs comme les vesces (ex : Vicia sp) et l’inflorescence de certaines Apiacées (ex : Heracleum sphondylium) attirent également les fourmis de diverses espèces. La recherche des colonies de pucerons peut également orienter les recherches.

 

Identifier soi-même les fourmis

La détermination d’individus en main, sur le terrain, avec une loupe de botanique, n’est pas réalisable pour la majorité des espèces. Avec de l’expérience, il est possible d’identifier le genre dans de nombreux cas mais l’emploi d’une loupe binoculaire est toujours fondamental.

L’utilisation de matériel optique avec une capacité de grossissement x40 permet de déterminer la plupart des espèces rencontrées en Bretagne. L’utilisation d’un oculaire micrométrique est très pratique pour différencier certains taxons à partir de rapports morphométriques.

Pour identifier les espèces costarmoricaines, il est conseillé d’utiliser les clés d’identification consultables dans les ouvrages suivants :

Pour les néophytes :
Blatrix R., Galkowski C., Lebas C., Wegnez P., (2013) – Fourmis de France. Collection : Guide Delachaux. Editeur : Delachaux et Niestlé. 287 pages.
Wegnez P., Ignace D., Fichefet V., Hardy M., Plume T., Timmermann M., (2012) – Fourmis de Wallonie (2003-2011). Collection Faune – Flore – Habitat – 8. Editeur : SPW-DGARNE. 272 pages.

Pour les experts :
Seifert B., (2018) – The Ants of Central and North Europe. Editeur : lutra Verlags – und Vertriebsgesellschaft Tauer, Germany. 408 pages.

 

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