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Communiqué de presse – Avril 2023

Comme tous les ans au début du printemps, les appels à piéger les futures fondatrices du Frelon à pattes jaunes (ou Frelon asiatique) fleurissent dans les médias locaux à travers la France. Les recommandations des spécialistes ont pourtant toujours été claires : il n’est pas scientifiquement prouvé que ce piégeage des fondatrices permette de diminuer le nombre de nids. De plus, les pièges utilisés ne sont pas assez sélectifs. Le risque sur les insectes non ciblés est beaucoup trop important surtout dans un contexte de disparition globale avérée des espèces. Le piégeage de printemps est donc une véritable mauvaise idée !

Cependant, depuis cette année, avec la parution du Plan National de Lutte des organisations sanitaires apicoles et l’élaboration de ses déclinaisons régionales, de nombreux « appels au piégeage de printemps » s’appuient sur une étude de l’Itsap – Institut de l’abeille et du Museum national d’Histoire naturelle, qui dixit aurait démontré l’efficacité de cette méthode pour réduire localement le nombre de nids.

Or, il n’en est rien. Les auteurs eux-mêmes avertissent sur le fait que l’étude n’a pas encore été publiée, et que les résultats mis en avant dans les communications ne sont que des résultats préliminaires (les analyses statistiques n’étant pas encore terminées). De plus, il est avéré que les pièges utilisés et préconisés dans les plans de lutte ne sont pas assez sélectifs et détruisent indistinctement la faune des insectes. Ces résultats préliminaires, sur lesquels se basent les appels à piéger au printemps, ne sont donc pas valides. En aucun cas un plan de lutte ne devrait se baser sur de simples communications de résultats préliminaires, non publiés, ni validés !

 

Mais que faire alors ? Suivre les recommandations des spécialistes eux-mêmes !

Pour rappel (recommandations issues du site du Muséum national d’Histoire naturelle) :

  • Éviter le piégeage des femelles fondatrices en dehors d’un cadre expérimental ;
  • Piéger uniquement en cas d’attaque de Frelon asiatique sur un rucher (pas avant la fin du printemps) et à proximité immédiate des ruches concernées ;
  • Encourager et favoriser la détection des colonies actives et ne faire détruire que celles qui posent problème ;
  • Réduire le stress des abeilles domestiques en plaçant les ruches sous un filet ou dans une cabane grillagée de maille 5,5 mm (voir les plans du modèle d’Emmaüs Lescar Pau). Une solution moins couteuse, surnommée « muselière » à frelons a confirmé son efficacité pour réduire de 41 % la paralysie de la ruche.

Lire ici l’article sur piégeage de printemps 2023 sur le site du Muséum national d’Histoire naturelle
Retrouvez d’autres informations sur le Frelon sur le site de l’Opie
Retrouvez des informations sur les frelons : origine, diversité, dangerosité sur le site d’ARTHROPOLOGIA

 

Contacts :

 

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