Chaque mois, nos volontaires en service civique ou des naturalistes bénévoles dressent le portrait d’une espèce visible en Côtes d’Armor. Zoom sur la Pholidoptère cendrée.
Criquet ou sauterelle ?
Le groupe des orthoptères comprend les criquets, aux antennes courtes, et les sauterelles et grillons, aux antennes longues. Tous présentent des pattes postérieures développées, adaptées au saut, ainsi que des ailes postérieures se repliant en éventail, recouvertes par des ailes antérieures durcies : les élytres. Avec ses antennes plus longues que son corps, notre Pholidoptère cendrée est donc une sauterelle.
Tout en discrétion
La Pholidoptère cendrée est une petite sauterelle brune. Un fin liseré clair borde le pronotum, la large pièce en forme de selle qui coiffe l’avant du thorax chez les orthoptères. De petites taches sombres maculent le corps et viennent parfaire le camouflage de cet insecte discret. Les élytres sont courts chez le mâle (5mm) et très courts, à peine visibles, chez la femelle (1mm).
Recherche résidence boisée
La Pholidoptère cendrée fréquente les lisières boisées, les haies et les fourrés, en ville comme à la campagne. On la rencontre alors dans les parties basses, au niveau des arbres et arbustes mais aussi dans les herbes à proximité. Elle s’y nourrit essentiellement d’insectes et complète le menu par des végétaux. Après un accouplement bref et acrobatique, la femelle pond dans le bois mort en décomposition, d’où la nécessité de fréquenter les milieux boisés.
Chant court mais tournée longue
Contrairement aux criquets mâles qui stridulent en frottant leurs pattes postérieures contre leurs élytres, les sauterelles mâles jouent leur partition en frottant leurs élytres l’un contre l’autre. Chez la Pholidoptère cendrée, le chant est composé d’une seule note, aiguë, brève et irrégulièrement répétée. Les mâles chantent le jour comme la nuit pour séduire les femelles. Les adultes sont visibles de juin à novembre et clôturent ainsi le concert annuel des orthoptères.
Adultes miniatures
Comme beaucoup d’insectes, la Pholidoptère cendrée passe l’hiver au stade œufs. Ressemblant déjà aux adultes, les larves observées au printemps sont donc issues d’une ponte effectuée l’année précédente. De mue en mue, la larve acquière progressivement la taille et les attributs de l’adulte.
Et en Côtes d’Armor ?
L’espèce est commune et signalée sur l’ensemble du département. Tendez l’oreille, ouvrez l’œil et vous mettrez enfin un nom sur ce chant que vous connaissez déjà sans le savoir !
N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.
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La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).