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Chaque mois, nos volontaires en service civique ou des naturalistes bénévoles dressent le portrait d’une espèce visible en Côtes d’Armor. Zoom sur la Mouette mélanocéphale, par Gilles Pichard, naturaliste bénévole.

© Wikimedia Commons

Appartenant à la famille des Laridés qui comprend entre autres les goélands et les mouettes, la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) ne se reproduit pas en Côtes d’Armor, mais nous visite en automne-hiver, tout comme la classique Mouette rieuse avec laquelle la confusion est classique du fait d’aspect et de mœurs très proches.

Toutes deux, en effet, affectionnent les îlots des plans d’eau, les bancs de sable des fleuves et rivières et les lagunes d’eau douce ou saumâtre pour mener leur reproduction en colonies plus ou moins importantes. À la mauvaise saison, les deux espèces fréquentent en groupe les plages et l’estran pour se nourrir et se reposer, en y intercalant des incursions dans les champs.

Du point de vue morphologique, elles ont une taille similaire, aussi est-il fréquent de les confondre, notamment en plumage hivernal dit internuptial. À cette période, toutes deux ont perdu le plumage sombre de leur tête, à savoir un capuchon brun chocolat pour la rieuse, contre une tête entièrement noire pour la mélanocéphale. Et comme les deux espèces possèdent aussi des pattes rouges, tout comme la base de leur bec, et que le plumage du dos et du dessus des ailes est gris perle, leur distinction tient à un critère pourtant évident… si on y prête attention : la mélanocéphale a l’extrémité de l’aile dépourvue de la zone noire de la rieuse. Le montage de photos ci-dessous, en plumage nuptial et en plumage hivernal, sur lequel ces deux espèces sont côte à côte, aidera à les reconnaître quelle que soit l’époque d’observation.

Quant aux habitudes alimentaires des Mouettes mélanocéphales, elles rappellent étroitement celles des rieuses puisqu’elles se nourrissent soit en pêchant ou en consommant les invertébrés de l’estran, soit en suivant les labours pour se régaler de lombrics.

Les Mouettes mélanocéphales qui font escale ou qui séjournent plus ou moins longuement chez nous en bordure de mer proviennent des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume-Uni, d’Italie et des Pays de l’Europe de l’Est ainsi que de quelques sites de reproduction hexagonaux.

Ouvrez l’œil dès le mois d’août quand vous verrez des mouettes car toutes ne sont pas de banales rieuses et, dans les regroupements qu’elles forment, il est certain que vous repérerez les 5 à 10% de Mouettes mélanocéphales qui se mêlent à ces rassemblements mixtes.

Pensez par ailleurs à regarder leurs pattes pour y relever les bagues que certaines portent dans le cadre d’études scientifiques du suivi de leurs migrations. Vous voyagerez ainsi sur les ailes de ces oiseaux élégants, tout en contribuant à une meilleure connaissance de l’espèce, car le succès des programmes de baguage repose largement sur les remontées des lecteurs bénévoles.

Comparatif Mouette mélanocéphale (premier plan) et Mouette rieuse en plumage hivernal © Gilles Pichard

Comparatif Mouette rieuse et Mouette mélanocéphale (arrière-plan) en plumage nuptial © Gilles Pichard

 

N’hésitez pas à nous transmettre vos observations.

Plus d’informations sur les oiseaux.

 

La diffusion des actualités du Réseau des naturalistes costarmoricains est soutenue par la Région Bretagne et le dispositif du Service Civique (Ministère de l’Éducation Nationale).

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