Importé des États-Unis au 17e siècle pour ses qualités esthétiques et de robustesse aux éléments marins, le Baccharis halimifolia s’est largement propagé sur la frange littorale allant de la Belgique aux Asturies en Espagne. Très compétitrice, l’espèce produit jusqu’à un million de graines par pied femelle et forme rapidement des fourrés denses et monospécifiques, entrainant ainsi un appauvrissement de la flore locale et une dégradation des habitats naturels.
Le Baccharis fait pourtant l’objet d’une réglementation stricte à l’échelle européenne : il est interdit de la faire pousser dans les espaces privés comme publics, volontairement comme par négligence, ainsi que de la vendre en jardinerie.
Dans le Sud Bretagne où l’espèce est bien présente, un Collectif Anti-Baccharis a vu le jour sous l’impulsion de bénévoles de Bretagne Vivante. Ses membres organisent régulièrement des chantiers d’arrachage et assurent une veille quant aux foyers émergeant sur la côte Nord. C’est ainsi qu’ils ont repéré des parcelles colonisées sur la commune de Pléneuf-Val-André, dans l’emprise du site Natura 2000 Baie de Saint-Brieuc Est, animé par Saint-Brieuc Armor Agglomération.
Alertée, VivArmor Nature a donc organisé un premier chantier citoyen de lutte contre le Baccharis, avec l’appui du Collectif Anti-Baccharis, de Saint-Brieuc Armor Agglomération et de la commune de Pléneuf-Val-André.
Samedi 20 septembre, trois membres du Collectif Anti-Baccharis, dont son fondateur Daniel Lasne, sont ainsi venus former les bénévoles de VivArmor Nature à la méthode d’arrachage des pieds. Munis de coupe-branches et de « baccharraches » (outil développé par Daniel pour déraciner les plants de taille modeste), les 14 participants se sont attaqués aux parcelles situées au-dessus de l’anse du Pisso. Les plus gros sujets ont été dégagés au taille-haies et abattus à la tronçonneuse, puis du gros sel a été déposé sur les souches afin d’éviter toute reprise.
Daniel a salué l’énergie déployée par les bénévoles costarmoricains sous un ciel capricieux et sur un sol sec, bien plus dur à travailler que le sable et la vase des sites morbihannais colonisés par l’espèce. Ce premier chantier en appelle d’autres car il reste de nombreux plants sur le site.
Un grand merci à tous les bénévoles présents pour leur enthousiasme, au Collectif Anti-Baccharis venu transmettre son savoir-faire, à Saint-Brieuc Armor Agglomération pour son soutien à l’organisation et à la commune de Pléneuf-Val-André pour la gestion des rémanents.